楊 家 秘 傳 太 極 拳

LE YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN

Transmission familiale du style Yang de Taiji quan

LE YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN

par Claudy Jeanmougin

Le nom du style

Yang 楊 = nom de la famille dont l’un de ses membres, Yang Luchan

楊 露 禪, créa le style du même nom.

Jia 家 = famille

Mi 秘 = secret ; chuan 傳 = transmission ;

Michuan 秘 傳 = transmission secrète ;

Yangjia michuan Taiji quan 楊 家 秘 傳 太 極 拳 = Taiji quan de la transmission secrète de la famille Yang, qui est la traduction habituelle que nous allons revoir.

 

Qu’en est-il au juste de ce nom qui nous a été transmis par Maître Wang Yen-nien nous disant que c’est Zhang Qinlin 張 欽 霖, son Maître, qui a ainsi nommé le style de Taiji quan qu’il avait reçu ? Nous ne le saurons certainement jamais et il est permis de croire que ce nom est le fait de Maître Wang lui-même.

Jusqu’en 1993, la filiation de notre style reposait uniquement sur les dires de Laoshi (j’utilise plus volontiers ce terme car c’est ainsi que nous nommions Maître Wang). Aucun lien n’existait avec la Chine continentale et nous ne savions pas ce que Zhang Qinlin était devenu. Et nous n’avions pas la moindre photo du personnage.

En 1993, Laoshi retourna en Chine continental pour la première fois depuis son départ vers Taïwan avec le Guomingtang, en 1949. Il retrouva la fille aînée de Zhang Qinlin alors âgée de 75 ans. Celle-ce avoua ne plus pratiquer la forme propagée par son père. D’ailleurs, son père avait cessé d’enseigner notre style dès l’avènement du communisme en Chine.

Cette rencontre a permis de rétablir une réalité à la filiation de notre style qui remonte à Yang Luchan le fondateur du style qui porte son nom et dont le nôtre fait partie. Mais pour ce qui est de l’origine du nom cela est encore un mystère. Laoshi nous a toujours dit que ce nom avait été donné à ce style Yang pour le différencier de l’autre style créé à l’intention du public, en particulier celui de la cour de l’empereur. Et que la forme que nous pratiquions était celle qui était véritablement transmise uniquement au sein de la famille. Sachez que d’autres styles revendiquent la même paternité de la forme originelle.

En ce qui me concerne, j’avoue que le mot « michuan » me dérange beaucoup car il semble très prétentieux si l’on s’en sert pour revendiquer une origine que les autres styles n’ont pas. D’un autre côté, c’est le nom qui a été donné au style qui nous réunit dans une même famille, celle de tous les pratiquants, et qu’importe par qui. Ne suffit-il pas de traduire «michuan » par transmission familiale ? Et dans ce cas nous pouvons traduire Yangjia Michuan Taiji quan par Transmission familiale du style Yang de Taiji quan et du même coup nous n’avons plus l’air de revendiquer avec prétention que nous sommes les seuls à détenir le réel enseignement de Yang Luchan.

 

Yang Luchan
Yang Luchan

La filiation

 

楊 露 禪 Yang Luchan (1799-1872)  1ère génération

Yang Luchan a étudié le Taiji quan avec Chen Changxing (1771-1853). À partir du tronc de la famille Chen, il a donné naissance à une nouvelle branche qui porte son  nom de famille. Cette branche donnera, avec deux de ses fils, Banhou et Jianhou, deux rameaux qui, à leur tour, généreront de nombreuses ramifications représentant aujourd’hui la diversité des styles de l'école Yang.

 

 

楊 健 侯 Yang Jianhou (1839-1917)  2e génération

Troisième fils de Yang Luchan, Yang Jianhou, après avoir subi la dure loi de son père, enseigna à son tour. Il eut trois fils dont deux étudièrent l’art du combat : Yang Shaohou (1862-1929) et Yang Chengfu (1882-1935) qui développa le style certainement le plus connu actuellement en Occident.

Yang Jianhou accueillit un étudiant hors du clan familial, Zhang Qinlin.

 

張 欽 霖 Zhang Qinlin (1888-1967 ?)  3e génération

Dès son plus jeune âge, Zhang Qinlin fut reçu dans la famille Yang où il étudia le Taiji quan. Il fut tout d'abord initié par Yang Chengfu puis par Yang Jianhou qui lui transmit l’enseignement du taiji de la famille Yang.

Il eut plusieurs élèves dont Zheng Manqing (1902-1975) pour le Tuishou et Wang Yen-nien.

Toujours sans nouvelle de son professeur quarante ans après avoir quitté la Chine, Maître Wang retrouva, en 1993, sa fille Zhang Zhirou alors âgée de 75 ans.

 

 

王 延年 Wang Yen-nien (1917-2008)  4e génération

Après avoir étudié dès sa tendre enfance le Shaolin quan, le Xingyi quan puis le Tantui, Maître Wang fut présenté à l’âge de 18 ans à Wang Xinwu pour apprendre le Taiji quan. Ce n’est qu’à l’âge de 31 ans qu’il suivra l’enseignement de Zhang Qinlin auquel il est présenté par son maître taoïste Zhang Maolin. Avec Zheng Manqing, Maître Wang Yen-nien fut certainement l’un des premiers Chinois à transmettre le Taiji quan à des personnes « étrangères » à la Terre du Milieu. 

 

5egénération = Ensemble des pratiquants du style du Yangjia Michuan Taiji quan 

Du vivant de Laoshi, la filiation était établie de cette manière et j’avais ajouté pour la 5e génération « Les élèves directement formés par Maître Wang à Taïwan » et pour la 6e génération « les élèves des enseignants directement formés par Maître Wang Yen-nien ». Depuis plusieurs années, il m’apparaît que cette généalogie ne soit plus très correcte pour la 5e et la 6e génération. En effet, nombreux sont ceux qui sont allés travailler avec Laoshi à Taipei, pendant des séjours plus ou moins longs, dont certains sont justement des élèves des premiers élèves directs de Laoshi. Aujourd’hui, nous pouvons dire que la 5e génération est constituée par l’ensemble des pratiquants du style.


 

 

S’il est aisé de tracer une généalogie au sein d’une famille, cela devient plus compliqué lorsqu’il s’agit de la transmission d’un style en dehors de la famille. Sauf si la succession du chef de file est assurée selon une nomination qui suit les règles en vigueur. Dans ce cas, on ne parlera plus de généalogie, mais de filiation. Qu’en est-il en ce qui concerne notre style ? Maître Wang Yen-nien a-t-il nommé de son vivant un successeur ? Non ! Alors personne ne lui succède pour continuer son travail ? Si, car Laoshi a nommé Julia Fairchild comme représentante de la 5e génération dans un testament lu le jour de son départ et daté du. 26 janvier 2006, soit 2 ans avant la fin de sa vie. Le terme employé est Chuanren  傳 人 qui indique que la personne ainsi nommée a la charge d’assurer la transmission du style durant son vivant, ou jusqu’à ce qu’elle nomme un autre successeur. Nous démarrons donc une filiation au sein de la 5e génération avec Julia Fairchild.

Je propose donc ce schéma qui tient compte de la nomination de Julia au sein de la grande famille du Yangjia Michuan.

 

L’organisation du Yangjia Michuan Taiji quan en Europe

En Europe, nous avons deux structures qui constituent l’organisation de notre style : l’Amicale qui se propose de réunir les groupes organisés et les individus qui désirent partager leurs informations et leur pratique, le Collège qui rassemble les enseignants de notre style qui le souhaitent.

 

Organisation du Yangjia Michuan Taiji quan dans le monde

Dans le respect de l’esprit de Maître Wang Yen-nien, aucune structure pyramidale ne vient chapeauter le style. Chaque groupement agit selon ses souhaits. Dans un souci d’échanges réciproques, l’Amicale a signé une convention avec le TYMTA (Taipei, Yangjia Michuan Taiji quan Association) de Taïwan et l’AYMTA (American Yangjia Michuan Association) des USA.